histoire de peinture
peinture d'histoire(s)
Mon parcours en peinture
ou comment j’en suis venu à faire une peinture d’histoire(s)
À partir de 1980, j’ai travaillé en solitaire dans mon atelier de la rue Boissonade, qui a été pour moi, comme un œuf ou un cocon, le lieu d’une construction personnelle. Un peu comme l’enfant qui découvre le monde, j’ai pratiqué la peinture en explorant ses constituants physiques dans tout leur potentiel, n’hésitant pas, comme certains cassent leurs jouets, à les mettre à mal, pour tenter de les pousser au bout de leurs potentialités. Le façonnage du support a toujours eu beaucoup d’importance pour moi. Comme une mise en action qui n’a pas de frontière bien marquée avec le travail artistique. La fabrication d’un châssis, c’est déjà la peinture. Dans cette exploration, il y a eu des moments heuristiques très forts. Comme lorsque j’ai pris subitement conscience que la peinture était, avant toute chose, une expérience de recouvrement d’un support, le cachant ou le laissant transparaître, mais surtout dans l’épaisseur d’une sédimentation qui est le terrain de la peinture. Comme le dit Dubuffet, « Le geste essentiel du peintre c’est d’enduire ». C’était en 1981, en faisant une peinture en correspondance avec le paysage de bord de mer, en Normandie, à l’automne. Ce n’était pas vraiment un paysage, mais il y avait une adéquation entre les va-et-vient stridents de l’écume sur l’épandage de galets qui recouvrait le sable, masquant déjà lui-même le graphisme puissant d’une couche calcaire plus enfouie et striée de sillons tracés par l’érosion marine. La plage à Étretat. Sur le carton qui me